PARC : vers de nouvelles méthodes pour tester la toxicité des substances chimiques
01/02/2024
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PARC : vers de nouvelles méthodes pour tester la toxicité des substances chimiques

Un des objectifs du Partenariat européen pour l'évaluation des risques liés aux substances chimiques (PARC) est de développer des méthodes d’évaluation des dangers et des risques des substances en alternatives aux tests sur les animaux.

La dénomination « nouvelles approches méthodologiques (NAM) » regroupe des méthodes permettant d’identifier des effets néfastes liés aux substances chimiques sans passer par des tests sur des animaux. Il peut s’agir de modélisations informatiques à partir de la structure moléculaire de la substance évaluée (in silico) ou de tests sur des cultures de cellules (in vitro).

« Pour beaucoup d’effets néfastes, la seule méthode d’évaluation validée et utilisable dans le cadre du règlement européen Reach (enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques) consiste à faire des tests sur les animaux », explique Thalia de Castelbajac, chargée de projet pour PARC au sein de l’unité Méthodologie et études de la Direction de l’évaluation des risques de l’Anses.

Le Partenariat européen PARC, coordonné par l’Anses, a été engagé en mai 2022 pour une durée de sept ans. Au sein de ce partenariat, les scientifiques du programme d’activité « Évaluation du danger », codirigé par l’Anses et l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR), ont identifié cinq effets néfastes qui feront l’objet de travaux au cours de la première phase du partenariat : l’effet cancérogène sans lésion de l’ADN, les perturbations du métabolisme, la perturbation endocrinienne avec un focus sur les effets thyroïdiens, immunotoxicité, c’est-à-dire des effets indésirables pour le système immunitaire et la neurotoxicité.

Pour chacun de ces effets néfastes, les scientifiques vont développer de nouvelles approches méthodologiques et faire des études de cas dont les résultats pourront faciliter l’acceptation de ces méthodes par les agences réglementaires. D’autres dangers devraient faire l’objet de travaux ultérieurement.

Au plus proche des mécanismes d’action

« Le développement de tests n’utilisant pas les animaux est primordial, d’un point de vue éthique mais aussi pour identifier les mécanismes d’action des substances au niveau cellulaire ou moléculaire », explique la scientifique.

Autre avantage des études in silico et in vitro : le gain de temps. Il faut par exemple compter deux ans pour obtenir des résultats sur l’effet cancérigène d’un produit en le testant sur des rongeurs. Les méthodes alternatives devraient permettre d’obtenir des résultats plus rapidement.

Ces travaux ont fait l’objet d’une série d’articles dans un numéro spécial de la revue Frontiers in Toxicology. Le but : donner un aperçu des approches utilisées dans PARC et de la manière dont les méthodes développées contribueront à améliorer l’évaluation des dangers liés aux substances chimiques.