28/06/2024
Vie de l'agence
5 min

Interview de Marta Hugas, présidente du conseil scientifique

À l’occasion du renouvellement de son conseil scientifique en avril 2023, l’Anses a souhaité lui donner une dimension internationale en rassemblant des scientifiques, chercheurs et experts venant de France et d’autres pays. Indépendant, le Conseil scientifique de l’Agence est garant de l’excellence de son expertise et de la cohérence de ses travaux scientifiques. Le 7 décembre 2023, Marta Hugas a été nommée présidente du conseil scientifique.

En quoi donner une dimension internationale au conseil scientifique permet d’enrichir l’action de l’Anses ?

Le conseil scientifique donne son avis sur les orientations de recherche, sur les méthodologies et le processus d’expertise de l’Agence, sur son programme de travail et sa politique de partenariat scientifique. Son rôle est de garantir la qualité, la pertinence et la cohérence de ses travaux scientifiques au regard des enjeux sanitaires et de leurs évolutions. 

Grâce à des membres de disciplines très variées et issus d’organismes différents en France, en Europe et à l’international, le conseil peut apporter une vision globale des enjeux sanitaires actuels. Cet atout important permet également de s’enrichir de bonnes pratiques et de situations diverses en matière de recherche, d’évaluation et de partager des informations sur les risques dans différents pays.

De plus, cela offre à l’Anses une grande opportunité pour aller plus loin dans la mise en oeuvre de l’approche « One Health – Une seule santé », mais aussi dans la prise en compte du changement climatique ou des déterminants socio-économiques pour l’appréhension des risques qui pèsent sur la société. Enfin, cette ouverture accélère les occasions de renforcer les collaborations
scientifiques sur des objectifs stratégiques communs, notamment à l’échelle européenne. 

Plus concrètement, comment travaille le conseil scientifique depuis sa constitution ?


Le conseil scientifique est composé de 24 personnalités scientifiques sélectionnées suite à un appel à candidatures. Y siègent également trois membres du personnel scientifique de l’Anses, élus par leurs pairs, ainsi que deux membres de droit, désignés par les présidents des conseils scientifiques de Santé publique France et de l’Agence nationale de sécurité du médicament.

Ces 29 personnalités présentent des profils scientifiques variés et plusieurs d’entre elles viennent d’agences
sanitaires d’évaluation et d’universités européennes et internationales – du Canada et des États-Unis, par exemple. Leurs expertises couvrent l’ensemble du périmètre d’action de l’Agence, comme les zoonoses, les maladies infectieuses, les parasites,
la toxicologie, la santé des végétaux, la santé au travail, etc.

Nous communiquons en anglais et nous nous réunissons pour les séances plénières au siège à Maisons-Alfort. Au début, il y a eu une phase d’acculturation pour comprendre l’ensemble des missions de l’Agence et comment celle-ci travaille en France, avec ses partenaires et les ministères de tutelle. Je remercie d’ailleurs les experts français et les équipes de l’Anses pour leur grand travail et leur disponibilité afin de nous permettre d’appréhender au mieux l’Agence dans toute sa spécificité. 

L’ampleur de son périmètre d’action nous a tous surpris et il était nécessaire pour nous de bien comprendre l’organisation de l’Agence et la portée de ses travaux. 

Quels sont les travaux engagés et les chantiers à venir ? 

Nous sommes en train d’affiner notre feuille de route et les priorités pour cette année. Dans la continuité des problématiques déjà travaillées par le précédent conseil scientifique, nous avons identifié plusieurs chantiers structurants : approfondir les méthodologies de l’analyse socio-économique des sujets sanitaires, développer de nouvelles approches méthodologiques pour appréhender les dangers liés aux substances chimiques mais aussi les résistances microbiennes, entre autres.

Il est également question de réfléchir à comment intégrer la crise climatique dans l’évaluation de risques et dans la recherche. La définition de stratégies d’analyse des données constitue un enjeu important. Autant de problématiques dont nous souhaitons nous saisir afin de permettre à l’Anses de continuer à produire des travaux scientifiques et des analyses de risques robustes, répondant aux enjeux sanitaires actuels et futurs.

Le rôle du Conseil est de garantir la qualité, la pertinence et la cohérence des travaux scientifiques au regard des enjeux sanitaires. 

Marta Hugas
Présidente du conseil scientifique