L'Anses, 10 ans d'action sur les risques associés aux nouvelles technologies
L’Anses a récemment publié son rapport d’activité 2019 : "L'Anses en action". A l’occasion du dixième anniversaire de l’Agence qui avait lieu le 1er juillet 2020, ce rapport d'activité était l'opportunité de revenir sur les sujets ayant marqué ses premières années d’existence. Tout au long de l'année 2020, les lecteurs pourront ainsi (re)découvrir certains de ses sujets emblématiques.
L'Agence poursuit son tour d'horizon avec les risques associés aux nouvelles technologies. Téléphonie mobile, écrans, LED, réalité virtuelle… De nombreux travaux de l’Agence font progresser les connaissances sur les risques liés au progrès technologique et aux nouveaux modes de vie et de travail qu’il entraîne. Ces repères scientifiques sont essentiels pour concevoir les réglementations et les politiques publiques visant à mieux protéger les populations de leurs effets nocifs, en particulier les personnes les plus vulnérables.
L’Anses est particulièrement attentive aux risques induits par l’évolution des technologies, des sources d’exposition (agents physiques) et des comportements à la fois en matière de santé publique et de santé des travailleurs. Les « agents physiques » désignent notamment les environnements sonore et électromagnétique de l’Homme, avec le bruit, audible ou non, les champs électromagnétiques basses fréquences et radiofréquences, la lumière visible et les rayonnements ultra-violets par exemple. Depuis 10 ans, l’Agence aborde l’ensemble de ces travaux mobilisant les données scientifiques les plus récentes.
L’Anses a procédé en 2019 à la mise à jour de plusieurs de ses avis publiés en 2010 : l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences, pour laquelle l’Agence réitère ses conclusions de mieux documenter les expositions, limiter l’exposition des populations sensibles et maîtriser les expositions professionnelles. Concernant les effets sanitaires liés à l’usage des LED, qui s’est généralisé dans l’éclairage domestique, mais aussi public, l’Agence confirme la toxicité de la lumière bleue sur la rétine et met en évidence des effets de perturbation des rythmes biologiques et du sommeil. L’Agence recommande de limiter l’usage des dispositifs à LED les plus riches en lumière bleue, tout particulièrement pour les enfants, et de diminuer autant que possible la pollution lumineuse pour préserver l’environnement. Enfin, elle s’est intéressée, dans ses travaux sur les téléphones mobiles portés près du corps, au DAS – débit d’absorption spécifique - et a recommandé que des mesures soient prises pour limiter l’exposition des utilisateurs.
Plus de dix ans de travaux sur les radiofréquences
Le développement rapide des technologies sans fil suscite des préoccupations sanitaires, environnementales et sociétales. Depuis plus de 10 ans, l’Anses est en première ligne pour faire avancer les connaissances scientifiques sur les effets sanitaires liés aux radiofréquences. En 2011, elle a mis en place un dispositif spécifique « radiofréquences et santé » afin de pouvoir répondre aux nombreuses questions suscitées par ce sujet, avec la création d’un groupe d’expertise chargé de mettre à jour les connaissances disponibles et l’installation d’une instance de dialogue réunissant les parties prenantes. Ce comité de dialogue, qui regroupe industriels et organisations non gouvernementales, permet à l’Agence d’expliquer ses méthodologies et résultats d’expertise, d’écouter les questionnements de la société civile et de lui permettre d’échanger avec les chercheurs et experts scientifiques.
Depuis 2011, l’Agence a financé environ 60 projets de recherche dédiés à cette thématique dans le cadre du Programme national de recherche environnement santé travail (PNR EST) qu’elle pilote, dont les résultats alimentent les évaluations de risques sanitaires.
Après avoir publié en 2009 et 2013 deux rapports d’expertise portant sur tous les systèmes utilisant des radiofréquences et sur l’ensemble des risques sanitaires, l’Agence a ensuite produit différentes expertises ciblées, comme celle sur l’électrohypersensibilité publiée en 2018.
D’autres travaux portant spécifiquement sur l’exposition des enfants aux radiofréquences ont permis de mettre en lumière des effets possibles sur les fonctions cognitives et la nécessité de limiter leur exposition aux téléphones mobiles. Parmi les derniers travaux en date figure l’expertise sur les compteurs connectés Linky. L’Agence concluait à une faible probabilité que l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les compteurs communicants engendre des effets sanitaires à court ou long terme, dans la configuration de déploiement actuelle. L’Agence s’est également engagée dans une évaluation des risques liés au déploiement de la technologie 5G dont les premiers résultats seront disponibles au 1er trimestre 2021.
Soutenir la recherche sur les radiofréquences
- l’Anses finance, via le Programme national de recherche environnement santé travail et son appel à projets spécifique « radiofréquences et santé », des recherches visant à produire les données nécessaires pour évaluer les risques sanitaires ;
- des « projets d’investigation exploratoire » proposés et financés par l’Anses permettent de réaliser des recherches ciblées spécifiques. Ont ainsi été menés une étude épidémiologique relative aux symptômes déclarés par les riverains d’antennes-relais de téléphonie mobile ; un projet visant à améliorer le recueil de données cliniques pour l’étude de l’électro hypersensibilité ; et une étude dont l’objectif est d’identifier et caractériser les évolutions de l’exposition aux radiofréquences liées aux nouveaux usages et évolutions technologiques des télécommunications sans fil ;
- l’Agence cofinance le volet français de l’étude Cosmos, grande étude épidémiologique internationale sur les potentiels risques sanitaires associés à l’intensité d’utilisation des nouvelles technologies sans-fil (téléphone mobile, tablette, etc.).