L'Anses, 10 ans d'action sur la qualité de l’air
L’Anses a récemment publié son rapport d’activité 2019 : "L'Anses en action". A l’occasion du dixième anniversaire de l’Agence qui avait lieu le 1er juillet 2020, ce rapport d'activité était l'opportunité de revenir sur les sujets ayant marqué ses premières années d’existence. Tout au long de l'année 2020, les lecteurs pourront ainsi (re)découvrir certains de ses sujets emblématiques.
A l'occasion de la journée nationale de la qualité de l'air, l'Agence revient sur les travaux de recherche menés depuis plus de dix ans autour de la qualité de l'air. Ces travaux permettent de mieux identifier les polluants préoccupants, et ainsi contribuer à l’amélioration des connaissances scientifiques.
La pollution de l’air regroupe de multiples polluants (particules fines, oxydes d’azote, composés organiques volatils, ozone, etc.) dont on connaît déjà bon nombre d’effets nocifs pour la santé (effets respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques, etc.). Si la pollution extérieure, liée notamment à la circulation automobile, aux usines, au chauffage ou aux incendies, est celle à laquelle on pense le plus spontanément, la pollution de l’air concerne aussi l’espace intérieur de nos logements et lieux de travail, car certains matériaux et activités humaines émettent des polluants dans les espaces clos.
Depuis plus de dix ans, l’Agence travaille à l’élaboration de valeurs guides de qualité de l’air intérieur (VGAI) pour des substances identifiées comme plus particulièrement problématiques dans les environnements intérieurs. Des VGAI ont ainsi été proposées pour 13 substances. En 2019, les VGAI du trichloroéthylène qui avaient été proposées en 2009 ont été mises à jour sur la base de la veille scientifique continue assurée par l’Agence. Par ailleurs, en lien avec les structures de recherche et les acteurs de la surveillance de l’air, les travaux de l’Anses contribuent à l’amélioration des connaissances scientifiques mais aussi des politiques publiques et des textes réglementaires appliqués à la qualité de l’air, en ciblant notamment les polluants préoccupants.
Focus
L’expertise sur les particules de l’air ambiant et l’impact du trafic routier
Parmi ses missions sur la qualité de l’air, l’Anses met en place une expertise collective permettant d’analyser les connaissances ou d’évaluer des risques liés à des situations particulières.
Cette expertise permet de faire évoluer l’évaluation ou la surveillance des risques, comme elle l’a fait en 2019 pour les particules de l’air ambiant. À partir d’une revue méthodique de la littérature scientifique, l’Anses a confirmé avec des niveaux de preuve forts les effets sur la santé liés à certaines composantes de ces particules. L’Agence recommande de prendre en compte en priorité les particules ultrafines, le carbone suie et le carbone organique dans les politiques publiques relatives à l’air ambiant.
Dans ces mêmes travaux, l’Anses confirme également les effets sur la santé de l’exposition à différentes sources d’émission, comme le trafic routier, la combustion de charbon, de produits pétroliers et de biomasse et insiste sur la nécessité d’agir sur celles-ci. Si les évolutions des technologies du parc automobile sont soulignées par l’Agence, elle remarque que celles-ci seront insuffisantes pour améliorer, à elles seules, la qualité de l’air ambiant dans les grandes villes. La réduction du trafic routier et la mise en œuvre de mobilités alternatives non polluantes sont donc indispensables, selon l’Anses, pour agir efficacement.
> Visualiser et télécharger notre infographie Qualité de l'air intérieur (PDF)