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Celles qui font l’Anses : portraits de femmes de science 2025
À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, découvrez le parcours et le métier de cinq femmes qui contribuent à la science au sein de l’Anses.
« Mon métier me permet d’aborder les défis majeurs liés aux maladies vectorielles infectieuses émergentes chez les animaux, dans un contexte de changements globaux. »
Gaëlle Gonzalez
Adjointe au directeur du laboratoire de référence de l’Union européenne sur les maladies équines
Docteure en virologie, j'occupe actuellement le poste d'adjointe au directeur du laboratoire de référence de l’Union européenne sur les maladies équines. Je dirige le groupe dédié aux arbovirus équins, c’est-à-dire les virus transmis par des vecteurs, responsables d’encéphalites, comme le virus West Nile, l’encéphalite japonaise et les encéphalites équines de l’Est, de l’Ouest et vénézuélienne. Je suis également responsable du Laboratoire national de référence sur le virus West Nile et co-anime l’équipe « Zoonoses équines et neurovirologie » au sein de l’unité mixte de recherche ANSES-Inrae-ENVA Virologie à Maisons-Alfort.
Mon équipe mène une double mission, alliant activités de référence et de recherche, qu’elles soient appliquées ou fondamentales. Nous nous intéressons particulièrement à la surveillance et à la détection des virus du genre orthoflavivirus circulant en France chez les oiseaux, les chevaux et d’autres mammifères. Nous nous focalisons plus particulièrement sur le virus West Nile (WNV), le virus Usutu (USUV) et le virus de l’encéphalite à tiques (TBEV). Impliqués dans plusieurs projets de recherche nationaux et européens, nous apportons expertise et appui scientifique à la filière équine et aviaire, ainsi qu’aux autorités nationales et européennes. De plus, nous coordonnons plusieurs réseaux de laboratoires aux niveaux national et européen pour la détection des arbovirus affectant le système nerveux chez les équidés, tout en assurant l’harmonisation des méthodes de diagnostic.
Nous avons pour ambition de fédérer des acteurs locaux, nationaux et européens en santé humaine, animale et environnementale, afin de renforcer la prévention et la préparation face à la menace croissante de WNV et USUV. Nos travaux portent également sur les interactions moléculaires et cellulaires entre ces virus et leurs divers hôtes.
« Je réalise des analyses et participe à des recherches sur les résistances des bioagresseurs de cultures aux produits phytosanitaires »
Laetitia Caddoux
Technicienne de laboratoire au sein de l’unité Caractérisation et Suivi des Phénomènes d’Évolution des Résistances
Titulaire d’une maîtrise de sciences et techniques « Chimie et biologie du végétal », je suis technicienne de laboratoire à l’Anses depuis 2009. J’exerce sur le site de Lyon, dans l’Unité sous contrat CAractérisation et Suivi des Phénomènes d’Évolution des Résistances (USC CASPER). Je réalise des analyses de biologie moléculaire dans le cadre de la surveillance nationale des résistances des bioagresseurs des cultures aux produits de protection des plantes, il s’agit principalement de champignons phytopathogènes et d’insectes ravageurs.
Je participe également à des projets de recherche avec une approche plus fondamentale, par exemple pour caractériser les mécanismes de résistances des bioagresseurs ou explorer les répartitions spatio-temporelles de ces résistances dans les paysages agricoles. En raison de la diversité de bioagresseurs étudiés, de leurs capacités évolutives et des avancées techniques (QPCR, séquençage haut débit, bio-informatique…), le développement de méthodes et la formation sont continuels.
Mon expérience de technicienne de laboratoire a été importante pour contribuer à améliorer la prévention des risques liés aux activités de laboratoire, lorsque j’ai exercé la mission d’assistante de prévention pour le laboratoire de Lyon pendant six ans. Mon rôle était d’assister et de conseiller le directeur du laboratoire dans la démarche d'évaluation des risques, la mise en place d'une politique de prévention des risques ainsi que la mise en œuvre des règles de sécurité et d'hygiène au travail. J’étais l’un des interlocuteurs privilégiés du délégué national à la prévention des risques professionnels dont je constituais un des relais. Je continue aujourd’hui à m’investir dans l’hygiène et la sécurité en tant que référente de l’évaluation du risque chimique et correspondante hygiène et sécurité suppléante de mon unité.
« Ce qui m’anime, c’est agir pour protéger l’environnement et la santé »
Maïté Brugioni
Coordinatrice d'études et d'appuis scientifiques à l’Unité en charge de la phytopharmacovigilance (PPV)
Ingénieure en génie chimique, j'ai d’abord travaillé en environnement et prévention du risque chimique. Sensible aux questions de santé environnementale et santé au travail, j'ai ensuite suivi le parcours Europhealth+ en santé publique. En 2020, j'ai intégré l'Unité de Phytopharmacovigilance à l’Anses. Je suis en charge d’identifier et d'instruire les signalements des effets indésirables des pesticides sur la santé humaine. De même, j'assure la mise en place et le suivi scientifique des études financées par la phytopharmacovigilance (PPV). Ces études portent sur l’exposition aux pesticides et la santé des travailleurs et des populations générales ou sensibles. Par exemple, l’étude Geocap-Agri, terminée en 2023 et menée par le Centre de Recherche en Epidémiologie et Statistiques (CRESS) en collaboration avec Santé publique France, s’est intéressée au lien entre le risque de cancers chez les enfants et le fait d’habiter à proximité de cultures.
Je coordonne et anime les travaux du groupe d’experts en santé humaine. Je développe la collaboration avec les partenaires de la PPV pour la collecte des données. Mes missions permettent de générer des nouvelles connaissances et développer des méthodes de surveillance et de vigilance pour mieux protéger la santé.
« J’analyse les données sur les ventes et les usages des médicaments vétérinaires afin de promouvoir des actions en faveur d’une utilisation raisonnée des antimicrobiens chez les animaux. »
Anne Chevance
Chargée de projets au sein de la Mission Antibiorésistance de l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire
Statisticienne de formation, je travaille à l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), au sein de l’Anses, sur le suivi des ventes et des usages de médicaments vétérinaires contenant des antimicrobiens. J’analyse les données collectées afin de proposer des indicateurs de l’exposition aux antimicrobiens pertinents, fidèles à la réalité et permettant d’orienter les actions pour une utilisation raisonnée des antimicrobiens en médecine vétérinaire.
Les données dans le cadre du suivi des ventes sont collectées lors d’une enquête annuelle auprès d’un nombre restreint de déclarants. Le volume de données reste modéré, ce qui facilite l’analyse. En revanche, avec la mise en place depuis janvier 2023 de la déclaration obligatoire des prescriptions et délivrances d’antimicrobiens pour les vétérinaires, pharmaciens, fabricants et distributeurs d’aliments médicamenteux, nous collectons désormais un volume d’informations conséquent. Nous adaptons donc nos approches et utilisons de nouveaux outils et méthodes pour analyser ces données.
Mon métier s’inscrit concrètement dans le concept « One Health », la résistance des microorganismes aux antibiotiques étant une problématique majeure à la fois en santé humaine et animale. Il me permet de collaborer avec différents partenaires. Par exemple, nous échangeons avec les vétérinaires, afin de discuter des tendances observées au niveau national ou pour comprendre certains usages spécifiques. J’interviens également au sein de groupes de travail en tant qu’expert pour l’Agence européenne du médicaments (EMA) et pour l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
« Mon métier implique de comprendre et de s’intéresser à des thématiques scientifiques variées »
Aurélie Desbrée
Cheffe de l’unité Financement de la recherche
Je suis arrivée à l’Anses en 2020 en tant que préfiguratrice de l’Unité Financement de la Recherche, que je dirige actuellement et qui coordonne le Programme National de Recherche Environnement-Santé-Travail (PNR EST). Ce programme vise à promouvoir une recherche multidisciplinaire dans les domaines « santé-environnement » et « santé-travail » et à faire le lien entre la recherche et l’expertise. Avant d’arriver à l’Anses, je menais des recherches en physique appliquée à la santé, en particulier sur l’interaction des rayonnements ionisants avec le vivant. Je suis docteure en physique fondamentale de formation.
Le pilotage du PNR EST permet d’appréhender des activités très diverses et transverses : scientifiques, administratives, budgétaires, informatiques ou de communication. Tout commence avec l’identification et la priorisation des besoins de recherche nécessaires pour alimenter en données les expertises futures. Puis nous organisons des appels à projets de recherche, deux chaque année. Nous recevons en général plus de 250 propositions. La sélection des dossiers déposées se base ensuite sur l’évaluation des projets par nos comités scientifiques et par des experts sollicités, plus de 600 chaque année. Nous suivons ensuite les projets retenus, en général une quarantaine par an pour 6 à 8 millions d’euros, au niveau scientifique et budgétaire. Nous assurons aussi leur valorisation, avec l’organisation de séminaires de lancement, de rencontres scientifiques et la rédaction des Cahiers de la recherche. L’enjeu est de montrer l’importance de la recherche menée et l’impact que leurs résultats peuvent avoir sur les politiques publiques. Pour réaliser ces misions dans des délais contraints, je m’appuie sur une équipe très dynamique aux compétences variées.
Coordonner le PNR EST est enrichissant, nous sommes en relation avec des personnes très diverses : des scientifiques d’horizons multiples, des représentants des ministères, nos homologues des autres organismes financeurs de la recherche, mais aussi les autres directions de l’Anses.