Contamination Aliments
19/12/2019
Expertise
3 min

Contamination des aliments : l’Anses propose des contrôles mieux ciblés pour plus d’efficacité

L’Anses a conduit une expertise du dispositif de surveillance et de contrôle des contaminants chimiques dans l’alimentation mené en France entre 2010 et 2014. Sur la base d’une évaluation des risques, elle constate que, pour une large part, le dispositif répond aux problématiques sanitaires. Des pistes d’amélioration ont également été proposées qui permettront aux pouvoirs publics de concentrer les efforts de surveillance et de contrôle pour la collecte de données en fonction des risques, afin de toujours mieux garantir la sécurité des consommateurs.

En France, les denrées alimentaires sont en permanence surveillées à travers les plans de surveillance et de contrôle (PSPC). Ces plans constituent un outil essentiel de la sécurité sanitaire des aliments et sont encadrés par la réglementation européenne. La révision de cette règlementation va donner aux Etats membres plus de latitude dans le choix et l’organisation des contrôles.

Dans ce contexte, l’Anses a été saisie afin de formuler des propositions d’évolution des plans dans un double objectif : préserver, voire renforcer le niveau élevé de sécurité pour le consommateur et optimiser les moyens et les coûts de la surveillance.

Exposition aux contaminants chimiques dans l’alimentation : analyse de la surveillance et du contrôle

L’Anses a mis en place une méthodologie d’évaluation des PSPC fondée sur le risque sanitaire lié à l’exposition aux contaminants chimiques de l’alimentation. Elle a réalisé un bilan des niveaux de contamination des denrées par couple substance chimique-aliment, mesurés de 2010 à 2014 dans les filières concernées et à différentes étapes de la chaîne alimentaire. Les données publiques disponibles ont été prises en compte : résultats des PSPC, étude alimentation totale Anses, alertes sanitaires nationales et européennes. L’Anses a également analysé l’adéquation des recommandations européennes sur le choix des couples substance chimique-aliment par rapport aux niveaux d’exposition du consommateur.

Suite à ce bilan, l’Anses constate que pour près des trois quarts des couples substance chimique-aliment examinés, le dispositif répond aux problématiques réglementaires et sanitaires. Pour le quart restant, des manques et des redondances dans ces plans ont été identifiés.

Recommandations de l’Anses

L’Agence fait des propositions pour améliorer les PSPC, en listant les paramètres susceptibles d’être optimisés et en tenant compte de la complémentarité avec les autres outils de contrôle existants.

Le dispositif de surveillance de la contamination chimique des aliments (par exemple les éléments traces métalliques dans le lait) est considéré comme pertinent et répondant aux problématiques sanitaires et réglementaires, dans près des trois quarts des cas considérés (74,3%).

Dans 16,8% des cas, notamment pour les métaux lourds dans certains poissons et fruits de mer, les mycotoxines dans les légumineuses et les fruits à coque, l’acrylamide dans des snacks et desserts, céréales et produits céréaliers, l’Anses recommande de le renforcer.

En ce qui concerne les substances non réglementées, les recommandations vont dans le sens d’un allègement de la surveillance dans 66% des cas pour concentrer les efforts sur 26,1 % des couples substances/aliments non réglementés mais préoccupants, telles les PCB/PCDD/F – des dioxines, furanes et produits chlorés - dans les œufs et ovo produits, ou le nitrate dans les fruits et leurs dérivés.

L’Agence recommande par ailleurs, de réglementer certains couples de substances chimiques et d’aliments. C’est le cas, par exemple, des PCB/PCDD/F dans les produits carnés, des phytotoxines dans les légumineuses et fruits à coque, de certains composés perfluorés dans les viandes et produits carnés, poissons et fruits de mer, œufs et produits dérivés, laits et produits laitiers.