Cabines de bronzage : l’Anses rappelle le risque avéré de cancer de la peau
Les risques pour la santé liés à l’exposition aux UV artificiels émis par les cabines de bronzage sont établis depuis de nombreuses années. L’Anses souligne que les données récentes sur le sujet confortent les évaluations antérieures : le risque de cancer associé aux UV des appareils de bronzage artificiel est avéré. L’Agence recommande en conséquence aux pouvoirs publics de prendre toute mesure de nature à faire cesser l’exposition de la population aux UV artificiels émis par les cabines de bronzage à des fins esthétiques.
L’utilisation à des fins esthétiques des cabines de bronzage artificiel a connu une forte progression ces trente dernières années, soulevant de nombreuses interrogations sur leurs effets sur la santé. Différentes mesures ont été prises pour réglementer l’utilisation des appareils de bronzage en France. En vue de faire le point sur l’application de cette réglementation, le ministère de la santé a sollicité l’Anses afin de réaliser une mise à jour des connaissances scientifiques sur les conséquences pour la santé de l’exposition aux rayonnements ultraviolets artificiels émis par les cabines de bronzage.
Le risque de cancer de la peau lié au bronzage artificiel est avéré
Depuis de nombreuses années, les connaissances scientifiques ont permis de documenter les effets sanitaires des rayonnements ultraviolets artificiels et l’Anses a publié plusieurs expertises sur le sujet. Les cabines de bronzage émettent des rayonnements à forte intensité, équivalant à l’exposition à un soleil tropical. Ces doses reçues lors des séances de bronzage artificiel se cumulent à celles reçues naturellement. Elles provoquent des dommages de l’ADN et augmentent le risque de cancers cutanés. Il est important de rappeler qu’aucune valeur limite d’irradiance ou de dose ne peut être fixée pour protéger les utilisateurs.
Les rayonnements UV artificiels sont classés cancérogènes certains pour l’Homme par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) depuis 2009. De nombreuses expertises ont démontré l'augmentation significative du risque de cancer, notamment de mélanome cutané, associé à l’utilisation du bronzage en cabine. L’Anses soulignait, en 2014, le risque plus important lors d’une exposition à un jeune âge : les personnes ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans augmentent de 59 % le risque de développer un mélanome cutané. En France, il a été estimé que 43 % des cas de mélanomes chez les jeunes pouvaient être attribués à une utilisation des cabines de bronzage avant l’âge de 30 ans. Deux études épidémiologiques récentes réalisées aux États-Unis et en Norvège ont conforté le niveau de preuve du risque cancérigène lié à l'utilisation des appareils de bronzage.
D’autres effets sur la santé et aucun bénéfice
L’exposition aux UV artificiels entraîne également d’autres effets délétères, tels que notamment le vieillissement accéléré de la peau, estimé quatre fois plus rapide avec les lampes de bronzage qu’avec le soleil.
Par ailleurs, la coloration de la peau provoquée par l’exposition aux UV artificiels suit un mécanisme différent de celui du bronzage naturel et n’assure aucune protection contre les effets délétères des UV. Ainsi, l’exposition aux UV artificiels ne prépare pas la peau à l’exposition solaire et ne protège pas des coups de soleil. Enfin, l’utilisation de cabines de bronzage ne permet pas un apport significatif de vitamine D.
L’Anses recommande toute mesure pour faire cesser l’exposition de la population aux UV artificiels à des fins esthétiques
Dans ses avis précédents, l’Agence recommandait de ne pas s’exposer aux UV artificiels et soulignait que l’encadrement réglementaire constituait une réponse partielle et insuffisante au regard du risque avéré de cancers cutanés pour les utilisateurs de cabines de bronzage.
Sur la base de cette nouvelle synthèse des expertises et des données récentes dans le domaine, l’Anses rappelle la dangerosité du bronzage artificiel, confirme ses recommandations antérieures et recommande aux pouvoirs publics de prendre toute mesure de nature à faire cesser l’exposition de la population aux UV artificiels.