Pas de différence significative de composition nutritionnelle entre premiers prix, marques de distributeurs et marques nationales
L’Oqali, géré conjointement par l’Anses et l’INRA, collecte l’information nutritionnelle disponible sur les emballages des produits transformés. Avec plus de 35 000 références répertoriées, la quasi-totalité des secteurs alimentaires est désormais couverte. Plusieurs rapports sont publiés ce jour, notamment une étude de caractérisation de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire. Cette étude permet de conclure que les produits premiers prix (marques de distributeurs « entrée de gamme » et « hard discount ») n’apparaissent pas comme de moins bonne qualité nutritionnelle. L’étude met également en évidence que les marques de distributeurs « entrée de gamme » présentent une offre de produits moins variée que les autres segments de marché. Par ailleurs, les informations nutritionnelles disponibles sur les emballages sont plus diversifiées pour les produits de marques de distributeurs.
Section nutritionnelle chargée des questions relatives à l'offre et aux caractéristiques des aliments de l'Observatoire de l'Alimentation, l’Oqali, géré conjointement par l’Anses et l’Inra, a pour mission d’exercer un suivi global de l’offre alimentaire en mesurant l’évolution de la qualité nutritionnelle de façon objective.
L’Oqali publie ce jour les résultats de différentes études dont l’une a pour objectif d’obtenir une vision globale de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire, notamment en termes de différences entre les segments de marché.
Une offre de produits moins variée pour les marques de distributeurs « entrée de gamme »
Parmi les produits considérés dans cette étude (plus de 16 000 références produits récoltées entre 2008 et 2011), les références des marques de distributeurs « entrée de gamme » présentent globalement une offre de produits moins diversifiée que les autres segments de marché, tels que les marques nationales, marques de distributeurs, hard discount.
Cela se traduit par exemple par une offre moins diversifiée en produits allégés en sucres (cas des compotes et confitures), ou en produits de qualité supérieure (cas de la charcuterie), ou encore par une offre moins large de produits au sein des familles dites « gourmandes » du secteur (cas des produits laitiers frais et assimilés).
Un étiquetage des informations nutritionnelles plus diversifié pour les produits de marques de distributeurs
Concernant les paramètres nutritionnels présents sur les emballages et étudiés par l’Oqali et parmi l’ensemble des produits considérés :
- 90% présentent un étiquetage nutritionnel (c’est-à-dire une information relative à la valeur énergétique ainsi qu’aux teneurs en protéines, glucides, lipides, et éventuellement fibres, sodium, acides gras saturés et sucres) ;
- 62% un étiquetage nutritionnel détaillé (teneurs présentées pour l’ensemble des nutriments précédents) ;
- 19% une allégation nutritionnelle (message suggérant qu’une denrée alimentaire possède des propriétés nutritionnelles bénéfiques : Exemple : « sans sucres ajoutés ») ;
- 3% une allégation de santé (message suggérant une relation entre la denrée alimentaire ou l’un de ses composants et un bénéfice sur la santé : Exemple : « calcium et croissance osseuse »);
- 40% un repère nutritionnel (repères nutritionnels journaliers symbolisant par exemple l’apport en énergie d’une portion de produit pour un type de consommateur donné);
- 64% une portion indiquée (portion conseillée pour le consommateur);
- 52% des valeurs nutritionnelles par portion.
À l’échelle des segments de marché, tous secteurs confondus :
- les marques de distributeurs présentent les plus fortes fréquences de présence pour la majorité des paramètres étudiés : étiquetage nutritionnel, étiquetage nutritionnel détaillé, repères nutritionnels, portion indiquée et valeurs nutritionnelles à la portion ;
- les marques nationales se distinguent en ce qui concerne les allégations, avec les fréquences de présence les plus élevées pour les allégations nutritionnelles et de santé ;
- les marques de distributeurs « entrée de gamme », avec les plus faibles fréquences de présence des paramètres nutritionnels étudiés, présentent moins d’informations nutritionnelles sur les emballages de leurs produits.
Toutefois, en considérant les données de composition nutritionnelle étiquetées (soit 90% d’étiquetage nutritionnel et 62% d’étiquetage nutritionnel détaillé), des différences ponctuelles et non généralisables sont mises en évidence entre les segments de marché.
Des différences de composition ponctuelles mais non significatives d’un point de vue nutritionnel
En considérant les données disponibles, les produits premiers prix (marques de distributeurs « entrée de gamme » et « hard discount ») n’apparaissent pas comme de moins bonne qualité nutritionnelle que les références issues des autres segments de marché.
Des simulations théoriques, considérant des consommateurs fidèles exclusivement à un segment de marché, indiquent cependant une tendance à des apports protéiques plus faibles via la consommation de produits premiers prix. Les apports en protéines de la population française étant supérieurs aux recommandations, une telle consommation de produits premiers prix n'impliquerait pas de risque de carence ou d'apport insuffisant pour le consommateur.