Études alimentaires : mieux protéger les consommateurs
L'Anses décode notre alimentation
L’Anses mène régulièrement des études d’ampleur sur les consommations alimentaires de la population (INCA). Leurs résultats sont essentiels car, associés aux autres outils de référence dont dispose l’Anses (EAT, Table Ciqual, Oqali), ils permettent d’évaluer les apports nutritionnels de la population et leur adéquation aux besoins nutritionnels, ainsi que le risque lié à la présence de substances chimiques dans les aliments. C’est sur l’ensemble de ces connaissances, confrontées à l’expertise des études scientifiques disponibles au plan national et international, que l’Anses émet ses recommandations, et agit ainsi au quotidien pour protéger les consommateurs.
Afin d'évaluer les risques dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition, l’Anses a besoin de connaître dans le détail les consommations de la population, ainsi que la composition nutritionnelle et la contamination des aliments consommés, mais également les habitudes de vie (activité physique, consommation de compléments alimentaires, préparation et conservation des aliments, etc.). Pour cela, elle dispose de plusieurs outils : des études des consommations alimentaires (INCA), des études sur les expositions aux substances chimiques par voie alimentaire (EAT), et de multiples données de référence sur la composition nutritionnelle des aliments (Ciqual).
Les informations qu’apportent ces outils permettent à l’Agence d’évaluer les risques et d’émettre des recommandations qui sont, par ailleurs, indispensables à la définition des priorités de santé publique dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition, ainsi qu’en matière de sécurité sanitaire des aliments.
Connaître le détail des consommations alimentaires : les études INCA
Les études INCA (études individuelles nationales des consommations alimentaires) sont réalisées tous les 7 ans.
Elles consistent à recueillir les consommations alimentaires de façon aussi détaillée que possible, ainsi que les habitudes en termes de comportement (activité physique, consommation de compléments alimentaires, préparation et conservation des aliments, etc.) d’un échantillon représentatif d’habitants de France métropolitaine. Ainsi, l’Anses dispose d’une photographie détaillée des habitudes de consommation alimentaire et des comportements de la population.
En 1999, la première étude INCA a porté sur environ 3 000 individus âgés de plus de 3 ans.
En 2006-2007, ce sont les consommations de plus de 4000 participants qui ont été décrites.
En 2014-2015, la troisième étude INCA, qui inclut pour la première fois les enfants de moins de 3 ans, décrit la consommation de 1993 enfants de la naissance à 17 ans et 2121 adultes de 18 à 79 ans.
Les études INCA permettent de situer l’alimentation de la population au regard des recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS) et d’envisager de poursuivre, modifier ou renforcer les priorités de la politique nutritionnelle en France.
Évaluer l’exposition des consommateurs aux contaminants : les études de l’alimentation totale (EAT)
L’objectif des études de l’alimentation totale est d’appréhender les expositions par voie alimentaire aux substances chimiques : résidus de produits phytosanitaires, contaminants de l'environnement, composés néoformés, toxines naturelles, additifs, éléments traces ou minéraux par exemple. En croisant les données obtenues avec les données de consommations alimentaires (INCA), il est possible d’estimer les expositions des consommateurs.
De telles données sont nécessaires pour évaluer le risque pour la santé du consommateur, et in fine, éclairer les prises de décision en matière de gestion des risques par l’Etat (contrôle et réglementation), aux niveaux national, européen et international.
La première EAT a été menée entre 2001 et 2005 par l’INRA, en collaboration avec l’Anses, et s’appuyait sur INCA 1. Une seconde EAT a été conduite par l’Anses entre 2006 et 2011, s’appuyant sur INCA 2. Enfin, l’Anses a mené une troisième EAT spécifique aux enfants de moins de 3 ans entre 2010 et 2016.
Parallèlement aux EAT, les données des plans nationaux de surveillance et de contrôles sont également collectées et standardisées par l’Anses (base Contamine). Ces données complémentaires sont essentielles aux travaux d’évaluation des risques de l’Anses.
Savoir ce que contiennent les aliments : la table Ciqual
L’Anses gère une base de données de référence sur la composition nutritionnelle des aliments en France. La table Ciqual contient les teneurs en 61 composants nutritionnels (protéines, lipides, glucides, etc.) de plus de 2800 aliments.
Accessible en ligne, la table Ciqual est une source d’information de référence utile et gratuite pour tous ceux qui souhaitent équilibrer leur alimentation. C’est également un outil pour les professionnels de santé (nutritionnistes, diététiciens) qui l’utilisent pour proposer des menus et des recommandations personnalisés à leurs patients.
En connaissant la composition nutritionnelle des aliments et les habitudes de consommation en France, il est possible d’estimer les apports nutritionnels de la population, et ainsi d’identifier des populations les plus à risque (apports excessifs en lipides, en acides gras saturés, ou insuffisants en calcium, en fer, etc.).
Oqali : pour un suivi détaillé de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire
L’Oqali, anciennement "Observatoire de la qualité de l’alimentation", exerce un suivi global de l’offre alimentaire en mesurant l’évolution de la qualité nutritionnelle de façon objective. Il est conjointement mis en œuvre par l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et l'Anses.
L’Oqali a pour objectifs :
- de rassembler et analyser les données nutritionnelles et socio-économiques sur les aliments ;
- de suivre l’évolution de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire en incluant, autant que possible, les dimensions rétrospectives ;
- d’éclairer et évaluer les interventions publiques et privées en vue d’une amélioration continue de l’offre alimentaire ;
- de donner des supports à des démarches concertées entre les pouvoirs publics et les entreprises (chartes d'engagements de progrès nutritionnel, plans d'actions...) et suivre leur mise en application.
L’Oqali impliqué dans l’action conjointe européenne Janpa
Sur la base de l’expérience de l’Oqali, l’Anses assure le pilotage du « workpackage » technique « Surveillance de l’information nutritionnelle et promotion de la reformulation des aliments » de l’action conjointe européenne JANPA sur la nutrition et l’activité physique, dont l’objectif est d’enrayer l’augmentation du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents d’ici 2020. L’objectif est de partager les bonnes pratiques concernant les informations nutritionnelles présentes sur les emballages, l’utilisation de ces données dans le cadre des politiques publiques mais aussi leur compréhension par les consommateurs.
En savoir plus sur l'Action conjointe européenne Janpa
Des outils indispensables à l’évaluation des risques
Les études INCA, les EAT, les données des plans nationaux, de la table Ciqual et de l’Oqali permettent d’améliorer la connaissance sur les habitudes de la population en matière de nutrition, la contamination et la composition nutritionnelle des aliments.
A partir de ces résultats, mais aussi de données qu’elle collecte et d’autres études et expertises qu’elle réalise, l’Anses peut émettre des recommandations adaptées à chaque population.